125.“Même les boissons mélangées se séparent si on ne les agite pas.”
125ème fragment d’Héraclite. Solution pour l’amour durable ? Probablement que non, pour Héraclite qui nous parle ici plutôt du mouvement comme une condition essentielle de l’existence, mais prenons-nous au jeu d’une interprétation qui viendra peut-être réveiller nos sens endormis en plein creux de l’hiver!
Et comment réchapper à cette condition amoureuse, presque démente, un état proche de la psychose, à une époque où l’on parle d’une augmentation globale de la dépendance affective dans la population, nourrie et entretenue par l’immédiateté du contact, permise, et même exigée par les new techs. Il faut une sacrée force de caractère, pour préserver un territoire personnel désormais !

Dans le film La Gloire de mon Père, qui se situe au début du XXème siècle, à l’aube des premiers appareils de télécommunication privés, on entend l’oncle Jules, parangon de la bourgeoisie de l’époque, qui s’exclame fort à propos tandis que l’odieuse sonnerie retentit : « Ah ! Ce téléphone, qui vous sonne comme un domestique ! »
On sait aujourd’hui que le sentiment amoureux active une zone cérébrale spécifique : le circuit de la récompense, ce qui nous conduit à produire un ensemble d’hormones comme la dopamine, et aussi la sérotonine, « hormone du bonheur », plus connue pour son impact sur notre ressenti de bien-être, ainsi que l’ocytocine, hormone dite « de l’attachement », que les mères sécrètent aussi après la naissance de leur enfant.

Mais nous sécrétons aussi des endorphines. Ces dernières vont avoir pour action de déconnecter notre cortex préfontal (notre part de réflexion rationnelle, où se forme aussi le logos si cher à Héraclite) ainsi que notre cerveau reptilien (qui assure nos fonctions de survie). Autrement dit et schématiquement, à l’occasion du coup de foudre, notre cerveau devient à la fois sourd et aveugle…Nous flottons voluptueusement dans les délices émotionnels de notre partie limbique, embrumés dans notre micro nuage de bonheur…Sans plus de raison ni de prudence nous pouvons nous abandonner dès lors dans cet état transi si particulier…Et ne pas détecter les signes avant-coureurs qui pourraient nous mettre sur le chemin que cette relation n’est pas tout à fait « la bonne » pour nous. Mais quand c’est « la bonne », que se passe t-il ?
Il semblerait que dans les relations suivies, l’amour ne dure pas forcément 3 ans, ni 7… Une réalité bien plus factuelle et scientifique serait que quand la relation est prise au piège de la routine, alors le circuit de récompense se désactive…on ne sécrète plus d’endorphines…et le désintérêt peut s’installer, suivi du désamour. Les chercheurs en sciences positives insistent sur le fait que dans les relations stables, ce sont de petites marques d’attention, variées et parfois surprenantes, qui vont permettre d’entretenir ce circuit de la récompense, et donc la production de dopamine et d’ocytocyne…Donc de la récompense, de l’émotion, de l’attachement, du bonheur et ainsi de suite le cycle se reproduit…
Ils suggèrent très sérieusement d’orchestrer des effets de surprise positifs, quitte à se surprendre soi-même, comme de jouer à se rencontrer pour la première fois, de pratiquer une activité ensemble, de brainstormer à deux sur une liste de 12 défis mensuels ou activités à réaliser dans l’année qui vient…
Cela dépendrait des couples, mais 90 min par semaine de moment privilégié à deux peuvent suffire à maintenir un équilibre…
Pour cette série des Amoureux, j’ai choisi de représenter des couples hétérosexuels ainsi que des couples gays et lesbiens. Je dois dire que je trouve dommage qu’il y ait si peu d’œuvres qui célèbrent l’amour sous toutes les formes du couple, d’où ce projet… La beauté du sentiment amoureux évoque avant tout le partage, l’envie de le crier sur les toits, et aussi –bien sûr- de le chuchoter à l’autre dans l’intimité. Alors je partage avec vous cette série d’amoureuses et d’amoureux, tendrement lovés dans leurs petits gâteaux de bonheur.
Bien à vous,
Maroussia

Mais nous sécrétons aussi des endorphines. Ces dernières vont avoir pour action de déconnecter notre cortex préfontal (notre part de réflexion rationnelle, où se forme aussi le logos si cher à Héraclite) ainsi que notre cerveau reptilien (qui assure nos fonctions de survie). Autrement dit et schématiquement, à l’occasion du coup de foudre, notre cerveau devient à la fois sourd et aveugle…Nous flottons voluptueusement dans les délices émotionnels de notre partie limbique, embrumés dans notre micro nuage de bonheur…Sans plus de raison ni de prudence nous pouvons nous abandonner dès lors dans cet état transi si particulier…Et ne pas détecter les signes avant-coureurs qui pourraient nous mettre sur le chemin que cette relation n’est pas tout à fait « la bonne » pour nous. Mais quand c’est « la bonne », que se passe t-il ?
Il semblerait que dans les relations suivies, l’amour ne dure pas forcément 3 ans, ni 7… Une réalité bien plus factuelle et scientifique serait que quand la relation est prise au piège de la routine, alors le circuit de récompense se désactive…on ne sécrète plus d’endorphines…et le désintérêt peut s’installer, suivi du désamour. Les chercheurs en sciences positives insistent sur le fait que dans les relations stables, ce sont de petites marques d’attention, variées et parfois surprenantes, qui vont permettre d’entretenir ce circuit de la récompense, et donc la production de dopamine et d’ocytocyne…Donc de la récompense, de l’émotion, de l’attachement, du bonheur et ainsi de suite le cycle se reproduit…

Ils suggèrent très sérieusement d’orchestrer des effets de surprise positifs, quitte à se surprendre soi-même, comme de jouer à se rencontrer pour la première fois, de pratiquer une activité ensemble, de brainstormer à deux sur une liste de 12 défis mensuels ou activités à réaliser dans l’année qui vient…
Cela dépendrait des couples, mais 90 min par semaine de moment privilégié à deux peuvent suffire à maintenir un équilibre…
Pour cette série des Amoureux, j’ai choisi de représenter des couples hétérosexuels ainsi que des couples gays et lesbiens. Je dois dire que je trouve dommage qu’il y ait si peu d’œuvres qui célèbrent l’amour sous toutes les formes du couple, d’où ce projet… La beauté du sentiment amoureux évoque avant tout le partage, l’envie de le crier sur les toits, et aussi –bien sûr- de le chuchoter à l’autre dans l’intimité. Alors je partage avec vous cette série d’amoureuses et d’amoureux, tendrement lovés dans leurs petits gâteaux de bonheur.
Bien à vous,
Maroussia
